Avis au lecteur
L’Archipel du Soleil constitue le deuxième tome de la série Les Enfants de l’Atlantide, commencée avec Le Prince déchu.
Six mille cinq cents ans avant Jésus-Christ.
Recueilli par la jeune reine d’un royaume perdu aux confins des glaces du Nord, le héros, Jehn, découvre qu’il a été, dans une vie antérieure et sous le nom d’Astyan, l’un des dix princes régnants d’un empire puissant, l’Atlantide. Pourtant, le monde dans lequel il vit n’en garde apparemment aucun souvenir, sinon sous la forme de vagues légendes.
L’Atlantide…
Un monde mythique, dont se dégage un parfum d’évasion à travers le temps et l’espace. Un univers fabuleux, qui éveille en chacun de nous des souvenirs, des images lumineuses peut-être issues d’un inconscient collectif, mémoire d’un passé prestigieux et onirique, dont les cendres sont depuis longtemps enfouies sous les sables des millénaires.
Comme l’Atlantide, la ville de Troie fut longtemps considérée comme un mythe, avant qu’un extraordinaire aventurier allemand, Heinrich Schliemann, ne découvrît son emplacement, révélant que les récits merveilleux contés par Homère dans L’Iliade et L’Odyssée reposaient sur des faits réels.
En ce qui concerne l’Atlantide, les choses sont plus compliquées. Sa disparition remonterait à près de douze mille ans. Elle constitue de ce fait le plus vieux mythe connu. Le cataclysme qui aurait provoqué sa destruction fut sans doute d’une ampleur sans précédent dans l’histoire de l’humanité.
En vérité, les seules traces tangibles que nous possédons concernant son hypothétique existence sont contenues dans deux dialogues de Platon, le Timée et le Critias, qui datent du IVe siècle ayant Jésus-Christ. Il y contait un voyage de Solon en Égypte, où les prêtres de Sais lui parlèrent d’une grande île située au-delà des Colonnes d’Hercule (l’actuel détroit de Gibraltar), appelée Atlantide, et qui était « le cœur d’un empire vaste et merveilleux. Par cette île, on pouvait passer au continent d’en face qui entourait le véritable océan »…
Essentiellement à partir du XIXe siècle, de nombreux ouvrages furent consacrés à cet empire de légende. Ainsi, l’Atlantide a été localisée en différents endroits, depuis les îles d’Héligoland jusqu’au Pacifique, où la mystérieuse île de Pâques, Aku-Aku, est considérée par certains comme le vestige d’un continent disparu. Les localisations les plus sérieuses se rattachent sans doute à un événement historique réel, comme Théra (aujourd’hui Santorin) dans la mer Egée, vraisemblablement détruite par une formidable éruption volcanique au XIe siècle avant Jésus-Christ, qui amena l’effondrement de la civilisation crétoise. Mais Théra ne saurait correspondre au site évoqué par Platon : « au-delà des Colonnes d’Hercule ».
À l’origine de toute légende, il y a souvent un élément concret. Lorsque l’on se prend de passion pour l’étude des mythes anciens, on découvre avec stupéfaction des corrélations étonnantes, des coïncidences qui ne peuvent être le fruit du simple hasard. Dans le cas de l’Atlantide, ces coïncidences sont aussi nombreuses que troublantes. Cependant, mythe ou réalité engloutie sous les flots, l’Atlantide demeure un mystère qui ne sera sans doute jamais élucidé. À moins…
À moins que l’on n’accepte de se laisser porter par les ailes de l’imagination, pour plonger dans le gouffre insondable du passé.
Cet ouvrage et ceux qui suivront n’ont pas la prétention de dévoiler la vérité sur ce que fut l’Atlantide, ni même d’affirmer qu’elle a réellement existé. Ils n’ont d’autre ambition que de distraire le lecteur et lui permettre de rêver.
Alors, faisons un rêve. Un rêve inspiré par les ombres de ces Atlantes qui hantent encore nos mémoires…
Et si Astyan et Anéa avaient réellement vécu…
Si l’Archipel du Soleil n’était pas qu’une légende…
Alors, il nous faut bien admettre cette vérité fascinante :
Nous sommes tous des enfants de l’Atlantide.
Bernard Simonay